La maquette et le petit format : «laisser de l’incomplétude à l’oeuvre». 

La maquette comme forme-récits.

Le petit format :                                                                     
ou : «laisser de l’incomplétude à l’œuvre»1
Entendre ce que l’on voit :
ou : l’écoute en perspectives.

         Préambule                                                                                           

La maquette est une proposition ténue,
plus qu’une démonstration massive.
Une espèce de : «pas-tout».
Des fragments rassemblés pour une partition polysémique       
pouvant se lire, se dire, se taire.
Un éventail de citations, posées à l’autre point cardinal des classifications norme Afnor territoriale
ou du nuancier Ral universel :
elle fait concorde avec les singuliers-pluriels et vice versa.

        Dialogue sous-jacent : ou le corps de texte  

La maquette suggère, invite, attend,
une sorte de ruban de Moebius,
aussi clos qu’ouvert : reliant.                                                            

Tel l’ancien modello,
elle s’apprête à la métamorphose
dès l’interprétation du «regardeur»2.
Sa source initiale est : l’attention, la considération pour l’infime, 
là où se joue l’agitation des nuances et dont dépend le spécifique:
l’un & l’autre.

Se laissant traduire : elle embraque du microcosme au macrocosme, par précipitations.
Une sorte de cabinet de curiosité, jouant avec les règles de l’art,
pour en saisir une des essences :
celle de l’inattendu, soit l’attendu du dedans,
mais que nous ignorons, tant que nous bridons l’ouverture à l’insu.

C’est une singulière cosmogonie,
un petit univers relié à des temps conjugués : faisant textures.
Une pièce unique livrée à l’entendement comme un rébus.
Une corde du funambule, tendue entre «simul & singulis»3 :
les 2 pôles d’une pile ainsi tenue en éveil
entre les pas du réel, du symbolique et de l’imaginaire.    

Dans la maquette «Anamorphose»: un crayon de charpentier, un autre de dessinateur: chacun usé à la limite de sa disparition.
Ils sont à la fois acteur et doublure des tracés successifs qu’ils ont distingués,
donnant corps à l’esquisse4, augmentée d’invisibles empreintes du vécu.
La praxis du singulier comme dénominateur commun, pour réfléchir le vif du sujet.

[1] Horvilleur Delphine, Le rabbin et le psychanalyste, l’exigence d’interprétation, Paris,  Hermann, 2020, p. 38.
[2] Selon Marcel Duchamp, le regardeur fait l’œuvre : « Je crois sincèrement que le tableau est autant fait par le regardeur que par l’artiste ».
Charbonnier Georges, Entretiens avec Marcel Duchamp, 1960, Marseille, Éditions André Dimanche, 1994, p. 11-12.
[3] Semblable et cependant différent.
[4] L’esquisse : « Elle n’est pas l’allusion, ni l’ellipse, ni la référence connue, c’est l’inconnu qui se risque à découvert un instant et bien sûr avec une intuition à soi, un jeu propre… », Cf. Bonnefoy Yves, Goya, les peintures noires, Bordeaux, William Blake and Co, 2006.

flc, 2020.